LE VOYAGE D'ALICE EN SUISSE

scènes de la vie de l'euthanasiste Gustav Strom

A défaut de choisir sa vie, Alice semble bien décidée à choisir sa mort. Un billet sans retour pour la Suisse et pour l'appartement du docteur Gustav Strom, qui s'est engagé à l’aider à franchir le pas. En guise de viatique, quinze grammes de pentobarbital sodique.

Après Le Test (Die Probe), Gian Manuel Rau s’empare une fois de plus de l’écriture de Lukas Bärfuss qui, au travers de ce chef d’œuvre contemporain, pose autant la question du droit que celle des motivations à recourir à l’assistance au suicide.

Texte Lukas Bärfuss Mise en scène Gian Manuel Rau Avec Monica Budde · Alex Freeman · Jane Friedrich · Attilio Sandro Palese · Marie Ruchat · Edmond Vullioud Scénographie Anne Hölck Costumes Gwendolyn Jenkins Création sonore Raphaël Raccuia · Marcin de Morsier · Gian Manuel Rau Création lumières Gian Manuel Rau · Damien Sautier · Markus Brunn Assistanat à la mise en scène Carine Baillod Stage d'assistanat à la mise en scène Milena Brix Construction décors Atelier Midi XIII, Vevey Photos Mario del Curto Coproduction Cie Camastral · Les écuries · Théâtre de l'Oriental · Grange de Dorigny · Théâtre du Grütli Soutiens Loterie Romande · Fondation Leenards · Fondation Ernst Göhner · Fondation Jan Michalski · Migros Pour-cent culturel · Corodis


Grange de Dorigny, Lausanne | CH | 22.10.2015 - 31.10.2015
Théâtre du Grütli, Genève | CH | 6.10.2015 - 18.10.2015
Théâtre de l'Oriental, Vevey | CH | 3.09.2015 - 6.09.2015


 

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J'ai choisi cette pièce pour raconter la quête de six personnes qui, dans un trou de sens métaphysique, s'inventent un auteur leur proposant, au fur et à mesure de son écriture, des instants biographiques héroïques, des hégémonies électives crucialement cathartiques pour les spectateurs et qui se révèlent par un but dramatique primordial: l'idée de la mort prématurée.

Et dans cette pièce, Lukas Bärfuss sait bien arrêter l'heure avant notre propre trépas, qui ressemble inévitablement à un couloir dont on n'aime pas connaitre la dernière porte.

Gian Manuel Rau

A défaut de choisir sa vie, Alice semble bien décidée à choisir sa mort. Un billet sans retour pour la Suisse et pour l'appartement du docteur Gustav Strom, qui s'est engagé à l’aider à franchir le pas. En guise de viatique, quinze grammes de pentobarbital sodique. En attendant, il faut encore vivre. S'habiller, se nourrir, renouer les fils d'un dialogue interrompu avec une mère qui regarde ailleurs.

Lukas Bärfuss, qui tisse sa fable d'une écriture radicale épicée d'humour, se garde de faire la morale. Son Voyage d'Alice n'érige aucun tribunal. Les personnages, en quête de centre de gravité existentiel, s'y croisent et y entrent parfois en collision sans que jamais la parole ne les prive de leur autonomie.

C'est à un ballet voué à la force d'inertie auquel est convié le spectateur. S'il est bien sûr question de libre-arbitre et des conséquences du progrès médical, la radiographie de l'état du monde – et des hommes – que pratique Gian Manuel Rau nous rappelle une fois encore combien notre « besoin de consolation est impossible à rassasier »

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